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Pourquoi les primes auto augmentent malgré la baisse du nombre d’accidents ?
Comme chaque année, le mois de janvier est marqué par la réévaluation des tarifs annuels d’assurance. Si une certaine modération se dessine pour 2013 en habitation et santé, la hausse des prix des primes automobiles se poursuit alors que le nombre d’accidents diminue fortement.
Le budget assurance des Français continue de croitre année après année. Et 2013 n’échappe pas à la règle. Les tarifs des contrats d’assurances progressent ainsi en moyenne de 2,1% pour l’auto, 3,2% en habitation et 3,3% pour les mutuelles santé, selon l’indice IPAP (indice des prix des assurances de particulier) de janvier 2013, publié par les comparateurs en ligne Assurland.com et Mutuelleland.com. Des chiffres à comparer avec une inflation autour de 2% sur un an.
Des accidents moins nombreux mais plus graves
Les prix des contrats d’assurance auto augmentent en moyenne de 2,1% contre une prévision de 1,5% seulement six mois plus tôt. Les hausses vont « de +0,9% pour la MAAF à +4% pour Swiss Life en passant par +1,5% pour AXA, +2% pour la MAIF et la MACSF et +3% pour Generali », observe Assurland. Cette progression tranche avec la diminution des accidents mesurés par la Sécurité Routière. Comment l’expliquer alors le nombre de tués et de blessés sur les routes en 2012 a respectivement reculé de 8% et 6% par rapport à l’année précédente ?
Les facteurs de l’accroissement des tarifs des primes automobiles sont multiples. Tout d’abord, le coût croissant des réparations automobiles pèse plus lourdement sur les prix à mesure que la technologie des pièces détachées se perfectionne. De même, les indemnités en cas de dommages corporels s’avèrent de plus en plus onéreuses. Si les progrès en matière de sécurité permettent globalement de diminuer le nombre de victimes, la gravité de leurs blessures et le coût des soins tendent eux à s’alourdir. « Depuis toujours, nous remarquons que les augmentations des coûts de réparation et des indemnisations sont plus rapides que l’inflation », indique Stanislas di Vittorio, le fondateur d’Assurland.
L’impact des nouvelles réglementations
A côté de ces raisons techniques, les assureurs invoquent également un élément plus comptable. La revalorisation des rentes servies aux accidentés de la route, jusque-là prise en charge par le FGAO (Fonds de Garantie des Assurances Obligatoires) doit être transférée aux assureurs en 2013. Cette évolution réglementaire, se traduisant par une nouvelle taxe de 0,8% supportée par les assureurs se répercute ainsi sur les tarifs des conducteurs.
Et ce n’est sans doute pas la seule. L’égalité des prix entre les hommes et les femmes, imposée depuis le 21 décembre 2012 par une décision de la Cour de justice de l’Union européenne risque également d’entrainer un alignement par le haut des tarifs des conductrices sur ceux des hommes. Même si son impact reste encore difficile à évaluer. « La fin de ces tarifs différenciés a eu pour conséquence une hausse du tarif pour les femmes mais en contrepartie une baisse pour les profils de certains hommes », relativise Stanislas di Vittorio.
« Ces facteurs de hausse, ponctuels ou structurels, peinent à expliquer l’énorme contraste entre une baisse des fréquences de -8% et une hausse des coûts de +2% », estime, perplexe, le comparateur d’assurance. Son fondateur se veut plus explicite. « Nous sommes en train d’assister à un retournement de cycle avec une augmentation des marges des assureurs », lâche-t-il, espèrant que « le jeu de la concurrence viendra modérer ces hausses dans les mois à venir ».