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Orages, grêles, intempéries : l’été 2014 aussi dévastateur que l’été 2013
Alors que l’été 2014 n’est pas encore achevé, la multiplication des événements climatiques (orages, grêles, pluies, crues…) observées depuis juin représenterait d’ores-et-déjà un coût pour le secteur, en France, équivalent à celui de l’été 2013, de l’ordre du milliard d’euros.
Les étés se suivent et se ressemblent. Du moins au plan climatique. Cultures dévastées, chutes d’arbre sur les rails ou contre les lignes électriques, maisons inondées, toitures arrachées, coupures d’électricité, véhicules endommagés par la grêle… Les événements climatiques n’auront pas épargné la France depuis le week-end de la Pentecôte (8 au 10 juin), marqué par d’importants orages de grêle.
Juin : pire mois de l’année ?
Le mois de juin concentre, pour le moment, les événements les plus intenses en termes de dégâts matériels. Hormis le week-end de la Pentecôte, de forts orages accompagnés de vents violents (entre 90 et 110 km/h) et de grêle (de 2 à 4 cm de diamètre) se sont abattus sur une longue bande allant du Sud-Ouest à l’Alsace en passant par l’Auvergne et la Bourgogne.
C’est dans cette région que les pertes enregistrées sont les plus importantes, en particulier dans les vignes. Début juillet, la Confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne (CAVB) a recensé un peu plus de 3 000 hectares de vignes grêlées entre Mâcon et Gevrey-Chambertin, contre 1 350 hectares dévastés en 2013. La CAVB avance un manque à gagner de l’ordre de 75 M€.
Accumulation de mini-événements climatiques en juillet
A la différence du mois de juin, celui de juillet s’est caractérisé par une multiplication de cellules orageuses accompagnées de pluies violentes et de grêles localisées. Avec 146 350 impacts de foudre sur le territoire français entre le 1er et le 28 juillet, l’activité orageuse a même été supérieure de près de 12% par rapport à la moyenne mensuelle (130 000 impacts).
Début juillet, de fortes intempéries ont provoqué des crues dans le Finistère et le Pays basque, entraînant la mort d’une personne. Le week-end du 20 juillet, de nouvelles perturbations ont frappé la vallée du Rhône, le Nord, la région parisienne et le Sud-Ouest (20 000 foyers privés d’électricité en Aquitaine). Une quarantaine de vignerons et une dizaine d’arboriculteurs ardéchois ont perdu entre 30% et 80% de leur production sur plus de 250 hectares, tandis que trois camping situés entre l’Ardèche et le Gard ont été sérieusement endommagés. Contactée par l’Argus de l’assurance, la Maif a recensé sur la période près de 1 160 dossiers, dont 90% en habitation et 10% en auto, tout en précisant ne pas avoir déclenché sa cellule de crise Pégase.
Le 25 juillet, enfin, 19 départements du Sud-Ouest (en Aquitaine et Midi-Pyrénées) ont été placés en vigilance orange par Météo France. La Gironde, avec 200 interventions des pompiers, figure parmi les départements les plus durement touchés avec des inondations à Langoiran, Saint-André-de-Cubzac et dans le Libournais, entraînant l’annulation de plusieurs concerts et festivals.
Pas de répit en août
Les deux premières semaines d’août n’ont pas été marquées par un retour au calme sur le front météorologique. Loin de là. Une nouvelle série d’orages formée sous l’effet d’un talweg (région dépressionnaire de l’atmosphère) en provenance du Royaume-Uni s’est abattue, le week-end du 9 et 10 août, dans le nord de la France, l’Est et le Sud-Ouest, où jusqu’à 55 000 foyers ont été privés d’électricité. Dans le Nord, de forts vents et des pluies drues ont provoqué quelques dégâts matériels, en particulier dans le Pas-de-Calais, inondant certaines parties du centre-ville de Boulogne-sur-Mer.
Le groupe Covéa (Maaf, MMA, GMF) indique avoir d’ores et déjà ouvert 1 500 dossiers en auto et 3 500 en habitation, contre 1 210 déclarations pour la Maif, dont 90% en habitation et 10% en auto, exception faite du Puy-de-Dôme (30% habitation et 70% auto). L’activité orageuse restait toujours active cette semaine encore sur la partie ouest du territoire. Dix-huit départements (Centre et Sud-Ouest) ont été placés en «vigilance orange orages-pluies inondations» par Météo France, mardi 12 et mercredi 13 août.
Vers un coût pour le secteur aussi élevé que l’été 2013
A la recrudescence de ces aléas climatiques s’ajoutent également des dépenses toujours plus lourdes pour le secteur. A fin juillet, Allianz France recensait 16 000 sinistres, dont 7 000 en habitation et 9 000 en auto. Soixante pour cent de ces déclarations sont concentrées sur quatre départements parisiens (77, 78, 91 et 95). La charge finale se situe dans une fourchette comprise, en brut, entre 60 M€ et 65 M€ (dont les 2/3 en habitation). Chez Covéa, les données cumulées des intempéries sur la période allant de juin à mi-août font ressortir 60 000 dossiers ouverts en auto et 65 000 en habitation, contre 49 158 dossiers enregistrés au global depuis le week-end de la Pentecôte par la Maif.
Au cumulé, sur la période qui s’étend de juin à mi-août, le nombre de dossiers ouverts devraient atteindre voire dépasser la barre des 400 000, soit le nombre de sinistres enregistrés lors des intempéries de l’été 2013. Rien que sur le seul week-end de la Pentecôte, la FFSA a recensé près de 350 000 déclarations de sinistres dont 190 000 véhicules et 160 000 logements pour un coût estimé entre 800 M€ et 900 M€ pour le secteur. Bernard Spitz, le président de la FFSA, avait à l’époque insisté sur le coût sans cesse croissant de ce type d’événement climatique : «En 2013, entre juin et août, cela avait déjà représenté un coût un peu supérieur à 800 M€, alors que ce type de phénomène coûtait jusqu’alors entre 100 et 200 M€ par an en moyenne.»
Quant au coût cumulé, la facture estivale devrait également flirter avec les niveaux atteints l’an dernier, de l’ordre du milliard d’euros.