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Les évènements climatiques frappent la réassurance en 2021
Selon l’Apref, l’Europe a enregistré en 2021 les sinistres les plus coûteux depuis 1999. L’association de réassureurs anticipe notamment une future hausse des primes dans cette zone.
Le premier semestre 2021 avait pourtant bien commencé pour la réassurance. En effet, à l’exception de la tempête Ury au Texas – dont le coût a été estimé à 12Mds d’euros – l’année avait débutée en douceur. « C’est le seul événement marquant que nous avons connu au premier trimestre. Néanmoins, atteindre -10 degrés au Texas, ce n’est pas classique et certainement pas modélisé », a indiqué Bertrand Romagné, président de l’Apref.
Changement de ton dès le deuxième trimestre, notamment en Europe où le coût des dommages est estimé entre 8Mds et 10Mds d’euros. Les inondations en Allemagne concernent à elles seules 7 à 8Mds d’euros des sinistres européens, bien que des pays comme la Belgique et les Pays-Bas aient également été touchés. « C’est le plus gros sinistre européen enregistré depuis les tempêtes Lothar et Martin en 1999 », a indiqué le président de l’association de réassureurs. C’est sans compter sur l’épisode de gel français en avril dernier, les incendies de forêt dans le Sud de l’Europe cet été ainsi que l’ouragan Ida qui a ravagé la côte Est des États-Unis et dont la dernière estimation était comprise entre 18Mds et 25Mds de dollars. « Nous sommes début septembre et la saison des ouragans aux États-Unis ne se termine que dans deux mois alors que la facture va déjà dépasser les 50Mds de dollars », a ajouté Bertrand Romagné.
La tempête Covid
Concernant les conséquences de la crise sanitaire pour le secteur de la réassurance, les données manquent. De plus, « la crise n’est pas finie », a indiqué le président de l’association. Cette dernière estime aujourd’hui le coût à 16Mds de dollars (hors Lloyd’s) pour les réassureurs, alors que l’estimation finale pourrait atteindre 50 à 70Mds de dollars.
Les sinistres vie ont représenté seulement 20% des sinistres totaux, alors que les 80% restants viennent notamment du secteur non-vie comprenant les pertes d’exploitation. « C’est un phénomène européen essentiellement dû aux polices d’assurance qui comportaient une part de perte d’exploitation sans dommage matériel, alors qu’en Amérique Latine, en Asie et ailleurs, les pertes d’exploitation sont inscrites comme la conséquence d’un dommage matériel », a expliqué ensuite Bertrand Romagné. Bien qu’aucun chiffre officiel n’ait été publié jusqu’ici, l’Apref a estimé le poids de la réassurance dans la facture des pertes d’exploitation sans dommage en France à plus d’un milliard d’euros.
Une future hausse des primes
Pour la 4ème année consécutive, le résultat des membres de l’association des professionnels de la réassurance en France n’est « pas profitable », a indiqué son président lors d’une conférence de presse. En effet, le ratio combiné moyen des membres de l’association flirte une année de plus avec la barre des 100% et s’établit en 2020 à 103,4%. Les produits financiers étant en baisse, ils ne permettent pas de compenser la perte technique. « Les événements de cette année mettent à mal la réassurance en Europe. Nous attendons après 2021, une augmentation des primes afin de garantir l’équilibre technique ».