Actualités

La libre résiliation d’assurance mériterait d’être davantage accompagnée

Si 75% des assurés connaissent le principe de la libre résiliation au bout d’un an permise par la loi Hamon, seul un tiers ont l’intention ou ont déjà sauté le pas, selon un sondage LeLynx.fr/OpinionWay. La clé d’un bond de cette pratique tiendrait en un accompagnement dans les démarches plus soutenu.

La libre résiliation au bout d'un an de son contrat d'assurance séduit mais mériterait d'être davantage accompagnée.

 

Les Français sont prêts à changer de contrat d’assurance auto au bout d’un an, à condition qu’on leur donne un petit coup de pouce. C’est le constat observé à l’issue d’un sondage réalisé par OpinionWay* pour le comparateur en ligne LeLynx.fr diffusé le 19 janvier 2016.

Premier résultat positif qui se dégage de l’étude, les assurés sont bien informés sur les possibilités offertes par la loi Hamon du 17 mars 2014. Depuis le 1er janvier 2015, toute personne est libre de résilier ses contrats d’assurance auto, habitation et santé au bout d’un an. Seule condition à respecter, un préavis d’un mois. Auparavant, il fallait attendre la date d’anniversaire du contrat, et une fois cette dernière passée, le contrat était dans la majorité des cas renouvelé automatiquement pour une année supplémentaire sans possibilité de mettre fin à l’engagement d’ici là.

>> Comment fonctionne la résiliation d’assurance à tout moment

Ainsi, 75% des sondés détenteurs d’une assurance auto connaissent le dispositif et même ses détails : 92% savent qu’il n’est plus nécessaire d’attendre la date d’anniversaire pour résilier, 87% qu’aucun frais n’est appliqué et 86% que les démarches de résiliation sont entamées par le nouvel assureur auprès de l’ancien.

« Cela montre un véritable intérêt des répondants dans ce dispositif et ses avantages, puisqu’il faut rappeler que la loi Hamon permet de réaliser des économies non négligeables sur ses contrats d’assurance », indique la directrice générale du Lynx.fr Diane Larramendy. Pour la professionnelle, la libre résiliation au bout d’un an est l’occasion pour les souscripteurs de revoir régulièrement leurs contrats et de faire le point. « Il faut analyser les différentes garanties et se demander si leur niveau de couverture est encore pertinent » par rapport à vos besoins.

Un besoin d’accompagnement

Pourtant malgré ce double gage d’économie pour des garanties davantage ajustées, seul un tiers des interrogés connaissant la loi Hamon ont l’intention ou ont déjà changé d’assurance auto grâce à ce dispositif. Un chiffre qui paraît faible alors même que la réalisation d’économies est citée à 67% et le bénéfice de meilleures garanties à 19%. Parallèlement, pour les assurés qui n’ont pas l’intention à l’heure actuelle de sauter le pas, l’argument financier les motiverait à changer d’assureur pour 40% d’entre eux.

Dès lors, comment expliquer un engouement au final non concrétisé ? Tout simplement par le besoin d’accompagnement des Français. En effet, pour Diane Larramendy, « s’il est conseillé de changer en général d’assurance tous les deux ans pour conserver une prime intéressante, une fois installés beaucoup de Français oublient l’existence de leur contrat et ne pensent pas à l’adapter au fil du temps ». Par ailleurs, si sur le papier la loi Hamon doit accentuer la concurrence et donc entraîner des prix plus compétitifs et des offres plus claires, dans la pratique « la transparence et la communication auprès des consommateurs restent à optimiser », estime le comparateur. « Si nous pouvons nous féliciter de la bonne connaissance des Français, quand vient l’idée de changer d’assureur pour une formule plus avantageuse financièrement, il est regrettable de voir que le parcours client est souvent complexe et finit par décourager certains consommateurs », regrette la directrice générale du comparateur. Afin de pousser les assurés à franchir le pas de la résiliation, la solution tiendrait peut être en des offres plus lisibles et un accompagnement accru dans leurs démarches vers des économies substantielles.

*Sondage réalisé sur Internet les 21 et 22 décembre 2015 auprès d’un échantillon de 827 personnes responsables du choix de leur assurance automobile, issu d’un échantillon de 1013 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus

A lire également :
Plus d’une résiliation d’assurance sur deux avec la loi Hamon
Les 3 excuses favorites des assureurs pour refuser la résiliation à tout moment

 


Tout Sur L Assurance

Allianz France lance une micro-assurance automobile avec l’Adie

Le partenariat signé ce vendredi 22 janvier 2016 entre Allianz France et l’Adie, association spécialisée dans le micro-crédit, vise à proposer une solution d’assurance automobile aux personnes confrontées à des problèmes de mobilité dans leur vie professionnelle.  Lire l’article
L’Argus de l’Assurance – Acteurs

Maison connectée : le courtier HomeServe se positionne

Ex-Domeo, le spécialiste des services d’assistance et de dépannage pour la maison mise sur les objets connectés et son réseau de 2000 professionnels pour couvrir un marché prometteur.  Lire l’article
L’Argus de l’Assurance – Acteurs

Auto-stop connecté : Amaguiz s’associe à OuiHop’

L’assureur en ligne Amaguiz noue un partenariat avec une start-up qui réinvente l’auto-stop. La filiale de Groupama entend créer de nouveaux services autour de la mobilité urbaine.  Lire l’article
L’Argus de l’Assurance – Acteurs

Protection sociale : 2 propositions pour diminuer le reste à charge élevé des assurés

Deux économistes du Conseil d’analyse économique (CAE) proposent de réformer en profondeur le système de protection sociale français. L’idée est de recentrer les remboursements de la Sécu sur les soins essentiels et de laisser les complémentaires santé prendre en charge les frais supplémentaires. Explications.

Deux économistes préconisent de recentrer les remboursements de la Sécurité sociale sur des soins essentiels et de laisser le reste aux mutuelles.

 

Les expressions « trou de la Sécu » ou encore « système de protection sociale à la française », loin d’être élogieuses, sont pourtant entrées dans le langage courant. Pourtant jusqu’ici, aucune réforme d’ampleur n’a été engagée pour restructurer cette vieille dame. Dans une note publiée le 20 janvier 2016, le Conseil d’analyse économique (CAE), rattaché à Matignon mais totalement indépendant, dresse un portrait une nouvelle fois peu flatteur de la protection sociale et formule six recommandations en vue de la réformer.

A l’origine de cette note, deux économistes, Antoine Bozio et Brigitte Dormont. Si leurs propos n’engagent pas le gouvernement, il n’empêche qu’ils sont sans appel : les auteurs évoquent ainsi « le morcellement institutionnel du système de protection sociale » à la « gouvernance éclatée avec de multiples acteurs aux décisions non coordonnées » qui, au final, ne « permet pas de satisfaire les besoins au moindre coût pour la société ».

Concernant la santé, les auteurs relèvent deux problèmes en particulier : la façon dont le risque est couvert et le chevauchement des remboursements des complémentaires santé et du régime de base de la Sécurité sociale.

Le reste à charge trop élevé des ménages

Ce n’est pas un fait nouveau : depuis plusieurs années, la Sécurité sociale a pris le parti de dérembourser certains soins ou médicaments, augmentant de fait le reste à charge des ménages. Ainsi, les dépenses de santé sont remboursées à 78% par la Sécurité sociale et l’Etat, à 13,5% par les complémentaires santé, et à 8,5% par les assurés eux-mêmes. « Pour maîtriser la dépense, l’ajustement est trop souvent passé par une réduction des taux de remboursement, observent Antoine Bozio et Brigitte Dormont. Si cela permet de réduire la dépense publique, contenir la progression des dépenses d’assurance maladie ne permet pas de maîtriser la part des dépenses de santé dans le budget des ménages. » Les auteurs expliquent en effet que le pouvoir d’achat des assurés, loin de progresser, est grevé par leurs dépenses de soins prises en charge par les complémentaires : « C’est toute la dépense remboursable [soins en dehors de la base de remboursement de la Sécu, Ndlr] qu’il faut maîtriser, et non la seule dépense remboursée [prise en charge par la Sécu, Ndlr]. » En d’autres termes, recentrer sur certains soins de premier ordre les remboursements effectués par la Sécu afin de ne pas laisser un reste à charge trop important aux ménages.

Conflit entre Sécurité sociale et mutuelle

« Le second problème tient à la mauvaise coordination des régimes de base et complémentaires au sein d’un même risque », notent les économistes. Autrement dit, les remboursements réalisés par les mutuelles santé individuelles ou collectives empiètent sur ceux effectués par le régime de base de la Sécurité sociale. Pour Antoine Bozio et Brigitte Dormont, la prise en charge des mutuelles santé doit rester concentrée sur les soins dits « supplémentaires » non prioritaires, comme la médecine alternative, le confort à l’hopital, les dépassements d’honoraires etc., au lieu de participer au remboursement de soins déjà pris en partie en charge par la Sécu. « Le fait que des assurances facultatives interviennent de façon importante pour compléter la couverture des soins de base est une originalité française », constatent les deux économistes.

Autre problème : comme le reste à charge est élevé, la quasi-totalité des Français ont souscrit une complémentaire santé, or cette « situation crée une confusion dans les débats publics sur l’étendue de la couverture ». Les auteurs ont ainsi évalué le reste à charge mesuré avant l’intervention de la complémentaire mais après le remboursement de la Sécu. Et le constat est frappant : « Pour le centile le plus haut en termes de consommation de soins [assurés qui ont de grosses dépenses de santé, Ndlr], ce reste à charge moyen est proche de 5.000 euros sur une année. Un tel résultat suggère que la Sécurité sociale ne protège pas suffisamment contre les dépenses « catastrophiques ». » Présenté plus simplement, comme les mutuelles santé prennent le relai en terme de couverture, la Sécurité sociale a tendance à baisser le niveau de ses propres remboursements, créant un nivellement par le bas de la prise en charge des dépenses de santé défavorable aux premiers concernés.

Deux propositions concrètes

En lieu et place de diminuer la prise en charge des soins par la Sécu, les économistes proposent de créer un panier de soins solidaire, recentré sur les soins essentiels, « qui doivent être accessibles à tous sans barrière financière ». Les organismes complémentaires pourraient ainsi se concentrer sur le remboursement des soins en dehors de ce panier, sans empiéter sur la Sécu. Quant au problème des restes à charges élevés, ces derniers seraient plafonnés : au-delà d’un certain montant de dépenses annuelles calquées sur le panier de soins solidaire, la Sécurité sociale prendrait à sa charge cette somme à 100%.


Tout Sur L Assurance