Les contrats d’assurance vie en euros, comprenant une « poche » composée majoritairement d’actions, affichent de bons rendements pour 2012. La preuve chez Nortia, un des pionniers de ces fonds euros de nouvelle génération.

Rares sont les fonds en euros qui ont affiché un rendement supérieur à 4% en 2012. Parmi eux, on compte « Euroselection » avec un taux de 4,01% alors que la moyenne du marché se situe entre 2,80% et 2,90%. Ce contrat est le dernier né des fonds euro dits « actifs » ou « dynamiques », proposés par le courtier Nortia, l’un des premiers acteurs de l’assurance vie à avoir commercialisé ces fonds euros pas comme les autres.

A l’image des contrats en euros classiques, « Euroselection » offre une garantie sur le capital. Avec, toutefois, une particularité : à côté de l’actif général de l’assureur vie (en l’occurrence, celui de Spirica, une compagnie filiale de Crédit Agricole Assurances), le contrat comprend une « poche », gérée par la société Haas Gestion. C’est cette poche, également appelée « coussin » et composée à 52% d’actions, 40% d’obligations et 8% de monétaire, qui a dopé la performance (le fonds euros de Spirica seul a sorti un taux de 3,51% en 2012).

Une « poche » savamment gérée

Ce « coussin », dans lequel sont investis 28% du capital du contrat, a non seulement bénéficié l’an dernier de la hausse des marchés financiers, mais plus généralement d’une gestion plus fine. « En cas de chute de la Bourse, nous « désensibilisons » la poche pour réinvestir dans les actions dès que les cours repartent à la hausse. L’objectif est de maintenir une faible volatilité du portefeuille, de l’ordre de moins de 4% », explique Laurent Durin Monteillet, directeur du développement chez Haas Gestion.

Les grands frères d’Euroselection, « Euroconviction » et « Europatrimoine », présentent eux aussi de bons rendements même s’ils sont inférieurs (3,65% pour le premier et 3,40% pour le second) car « plombés » par les taux moins performants des fonds euros contenus dans ces contrats (celui d’AEP pour Euroconviction et celui de La Mondiale pour Europatrimoine). Les fonds euros actifs ne peuvent pas non plus faire de miracles…

Collecte en berne

Pire : ils ne se révèlent pas toujours une bonne affaire. Europatrimoine et Euroconviction ont ainsi servi respectivement un rendement de 0,90% et de 0,89% en 2011. Le pompon est revenu à Euroselection et son très médiocre 0,33%. « Ces mauvaises performances se sont ressenties sur la collecte », reconnait Vincent Dubois, directeur général de Nortia. Au lieu des 60 millions d’euros attendus en 2012, la société de courtage, dont le siège se situe à Roubaix (59), a recueilli l’an passé seulement 30 millions d’euros de cotisations sur ses trois fonds euros à « coussin ».

Pour 2013, le courtier nordiste, qui vend sa gamme de produits exclusivement via un réseau d’un peu plus de 400 conseillers en gestion de patrimoine indépendants (CGPI), est confiant. Compte tenu de leurs bonnes performances, il prévoit cette année 100 millions d’euros de collecte sur Euroselection, Euroconviction et Europatrimoine.

Le courtier peut difficilement faire plus : « l’encours de nos fonds euros actifs ne peuvent dépasser, chacun, plus de 300 millions d’euros », souligne Vincent Dubois. La gestion de la poche au jour le jour est peu compatible avec un gros volume de portefeuille. Sans compter les assureurs vie qui ne voient pas forcément la concurrence de ces nouveaux fonds euros d’un bon œil. Hormis chez Nortia, La Mondiale et Generali, ces types de contrat sont d’ailleurs peu mis en avant.