2012

Assurance vie en euros : le rendement moyen 2012 entre 2,80 et 2,90%

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2,90% selon les assureurs, 2,80 à 2,85% selon les actuaires d’Optimind… Le taux de rendement des fonds en euros n’a que faiblement diminué par rapport à 2011 (3%). Les différences entre les contrats ont tendance à se creuser.

La rentabilité des fonds et contrats d’assurance vie en euros a bien résisté en 2012. De 3% en 2011, la rémunération moyenne reversée aux détenteurs est passée dans une fourchette de 2,80 à 2,90% en 2012 selon les différentes estimations. Cyrille Chartier-Kastler, président de Goodvalueformoney et du cabinet Facts & Figures, situe le taux moyen à 2,85%, le cabinet de conseil en actuariat Optimind dans une fourchette de 2,80 et 2,85% et la Fédération Française des Sociétés d’Assurances (FFSA) à 2,90%.

Performance meilleure que celle du Livret A

Pour Jean-François Lequoy, délégué général de la FFSA, ces rendements estimés « sont restés attractifs avec une baisse extrêmement limitée par rapport à 2011 ». Ce représentant des assureurs estime que la performance affichée l’an passé permet à l’assurance vie de « surclasser tous les autres placements » courants des Français. Selon un comparatif dressé par la FFSA sur la base de rémunérations moyennes annuelles, l’assurance vie en euros devance le livret d’épargne populaire (LEP, 2,75%), le plan d’épargne logement (PEL, 2,50%), les livrets A et LDD (2,25%), le compte-épargne logement (CEL, 1,50%), ainsi que les comptes à terme et livrets soumis à l’impôt (0,6%).

Limite de l’exercice, cette comparaison est présentée brute de fiscalité et de prélèvements sociaux. Mais la FFSA a elle-même rappelé que l’alourdissement de la fiscalité de l’assurance entre 2009 et 2012 a impacté les assurés vie pour un taux équivalent à 0,8 point de rendement sur la période.

La sécurité avant tout

Les compagnies ont d’ailleurs pris acte de cette moindre attractivité du fonds en euros. Si 77% des assureurs vie interrogés par le cabinet d’actuariat et de conseil Optimind Winter, se déclarent confiants en l’avenir du produit, 76% s’attendent à une baisse continue des rendements. « Les Français ont intégré le fait que les fonds euros n’étaient plus forcément performants. Ils recherchent avant tout dans ces produits de la sécurité et les assureurs l’ont compris », analyse Corinne Jehl, actuaire consultante chez Optimind Winter.

Ces derniers ont ainsi plus que jamais alimenté leur provision pour participation aux excédents (PPE). Il s’agit d’une réserve où ils placent une partie des plus-values réalisées sur leurs placements et dans laquelle ils peuvent puiser pour lisser le rendement de leurs fonds euros. Peu d’acteurs ont eu recours l’année dernière à cette pratique, par ailleurs totalement légale. Toujours Optimind, seulement 18% pensent utiliser leur PPE pour booster leur taux 2012 alors que 39% l’ont fait pour les taux 2011. « Les assureurs vie veulent rassurer leurs clients. Prédica, la filiale du Crédit Agricole, a communiqué sur le fait qu’elle avait doté sa PPE », remarque Corinne Jehl. Avec des taux d’intérêt sur les emprunts d’Etat anémiques – l’OAT 10 ans a touché un plus bas historique de 1,96% le 10 décembre 2012 – et en refusant de puiser dans la PPE, les compagnies et mutuelles ne peuvent pas faire de miracle.

Des taux 2012 contrastés

Sur les 191 produits dont le rendement a été pour l’heure communiqué (soit 30% du marché), 95% ont vu leur performance baisser. Le recul se situe en moyenne à 0,15 point mais peut atteindre jusqu’à 0,40 point. Seuls 16 contrats affichent une hausse de leur taux. Le multisupport RES de la MACSF gagne 10 centimes à 3,50% en 2012. Mieux : la Carac a réussi à augmenter de 25 centimes son produit Perspectives Perp (3,40% en 2012). Mais la palme, selon Optimind, revient à la Matmut qui voit les rendements de tous ses contrats progresser de 20 centimes (Matmut Vie Epargne à 3,40% en 2012 et Matmut Vie Générations à 3,15% en 2012).

« Il y a encore de très bons taux, constate Corinne Jehl. En 2012, c’est la prime de risques qui a payé ». Certains assureurs n’ont pas hésité à diversifier leurs actifs vers les obligations émises par des entreprises (« obligations corporate »), voire de l’immobilier. C’est notamment le cas d’Aviva qui a diversifié les investissement du fonds garanti en euros de l’Afer… hors d’Europe, sur de la dette émergente et des obligations américaines à haut rendement (> lire l’article Afer : le taux 2012 du fonds garanti en euros en hausse à 3,45%), ou de Suravenir, qui incorpore de l’immobilier dans son actif en euros.

 


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Les fonds euros des assureurs vie mutualistes en tête des performances 2012

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A contre-courant de la tendance de la majorité des acteurs, les assureurs vie mutualistes ont réussi à maintenir, voire à faire progresser les rendements des fonds en euros de leurs contrats en 2012. Leurs performances se situent entre 3,05% et 3,90%, soit la fourchette haute du secteur.

 La rémunération des supports en euros a souffert en 2012 des effets conjugués de la baisse des taux d’intérêts des obligations d’Etat et du coût des nouvelles exigences prudentielles de fonds propre imposées par la directive européenne « Solvabilité 2 ». Un modèle de gestion, celui des assureurs mutualistes, semble toutefois tirer son épingle du jeu dans ce contexte économique difficile. Alors que les prévisions de certains spécialistes anticipaient des rendements compris entre 2,70% et 3,40%, ceux des supports sécuritaires des mutuelles d’assurance vie atteignent ou dépassent le haut de cette fourchette. Les coûts de fonctionnement et les marges généralement moins élevées dans les mutuelles (elles n’ont pas d’actionnaires à rémunérer) expliquent, en partie, cette bonne performance.

Matmut Vie

La société d’assurance mutuelle basée à Rouen affiche une hausse des rendements sur ses contrats en euros en 2012 de 0,20 point par rapport à 2011. « Matmut Vie Epargne » s’établit ainsi à 3,40% et « Matmut Vie Générations », destiné aux enfants de ses sociétaires, s’élève à 3,15%. « Nous servons des taux de rendement 2012 en augmentation par rapport à l’exercice précédent, du fait d’une gestion prudente en 2011 », a commenté son Pdg, Daniel Havis.
La France Mutualiste
Les taux de rendements des contrats en euros de La France Mutualiste ont également augmenté en 2012, mais dans des proportions moindres, entre 0,03% et 0,11%. Des progressions certes mesurées mais qui tranchent avec la tendance générale baissière du secteur. « Dans un monde incertain, l’épargne mutualiste tient son cap et ses performances » revendique la mutuelle nationale d’épargne et de retraite qui accompagne notamment les anciens combattants. Parmi les fonds euros proposés par La France Mutualiste, le taux du contrat mono support « Rentépargne » augmente le plus sensiblement de 0,11% par rapport à 2011 à 3,36%. Il rejoint ainsi la rentabilité des fonds euros des contrats multisupports de la mutuelle : « Actépargne 2 » (+0,03%), « Livret Jeun’ Avenir » (+0,03%), ou « Livret RM » (+0,03%).
Le Conservateur
Le groupe mutualiste, seul distributeur en France de la Tontine, maintient la même rémunération de ses supports en euros que l’an passé, c’est-à-dire 3,75% pour son contrat « ultisupports Helios Sélection », 3,50% pour « Arep Multisupport » et 3,25% pour le contrat « Monosupport Arep » (100% en euros). Des niveaux élevés que son directeur général, Gilles Ulrich, justifie par la politique commerciale du groupe, axée sur les unités de compte (UC) et qui permettent de générer une rentabilité supérieure pour la redistribuer à ses clients.
MACSF
La mutuelle d’assurance spécialisée dans les professionnels de la santé, a annoncé une baisse limitée de 0,15 point des rendements de ses fonds euro en 2012. Les taux servis par la MACSF restent toutefois à des niveaux élevés comparés au reste du marché : 3,50% sur son contrat mono support « RES », de 3,50% à 3,55% sur le fonds en euros de son multi supports « RES MS » et de 3,65% sur « RES Fonds de Pension Avenir ». Marcel Kahn, son directeur général explique ces bons résultats par une gestion dynamique du portefeuille actions et une allocation importante dans les obligations d’entreprises. « Notre politique de maîtrise des risques nous a fait poursuivre la réduction de notre exposition à la dette souveraine des pays périphériques de la zone Euro » a-t-il ainsi souligné, lors de la présentation des rendements des contrats d’assurance vie du groupe.
GMF
Du côté de la GMF (Garantie Mutuelle des Fonctionnaires), premier assureur des agents du service public, la baisse annoncée se chiffre à 15 points par rapport à 2011. L’ensemble des fonds en euro du groupe, le contrat mono support « Altinéo », et les multi supports « Multéo » et « Certigo », seront servis à un taux identique de 3,05% contre 3,20% l’année dernière. Considérant que « ce taux de 3,05% constitue un bon niveau de rendement qui s’inscrit dans la volonté de garantir une performance durable », le groupe a indiqué que « ses priorités demeurent le maintien de sa solidité financière et la préservation des intérêts des épargnants ».
MIF
La MIF (fusion de la Mutuelle d’Ivry et de la Fraternelle) a annoncé un rendement sur son fonds euros de 3,90%. La meilleure performance dans l’univers des assureurs mutualiste que la mutuelle d’épargne attribue à une bonne allocation de ses actifs. L’ensemble de ses contrats bénéficie de ce taux, en diminution de 0,15 points par rapport à celui de 2011.
Carac
La Carac (Caisse Autonome de Retraite des Anciens Combattants), la mutuelle d’épargne fondée « par et pour les anciens combattants », affiche toujours des taux de rendements élevés malgré une diminution de 0,20 à 0,25 points par rapport à l’année dernière. Le contrat solidaire « Entraid’ÉpargneCarac » passe ainsi de 4% à 3,75% en 2012, alors que les autres fonds sécuritaires « Compte Épargne Carac », « Compte Épargne Famille » et « Compte Profiléo » s’établissent tous à 3,70% contre 3,90% un an plus tôt. Ces taux favorables s’expliquent par l’allocation performante de la Carac, qui a notamment « privilégié les investissements dans des entreprises européennes, y compris originaires d’Italie et d’Espagne », précise la mutuelle dans un communiqué.
MAAF
La situation est plus contrastée pour la MAAF (mutuelle d’assurance automobile artisanale de France). Si le contrat mono support « Compte Epargne MAAF » fermé à la commercialisation depuis 2006 voit son taux fléchir très légèrement à 3,01% en 2012, les contrats « Winnéo » et « Dynalto » reculent tous deux plus fortement de 0,20 points à 2,31%. Quant au fonds euro de l’assurance vie multi-supports de la mutuelle des artisans, « Winalto », il maintient une rémunération similaire à celle de 2011 à 3,20%. « Nous avons pu maintenir ce taux de 3,20% en 2012 tout en confortant nos réserves pour les années à venir, ce qui est fondamental dans un contexte financier qui demeure incertain » a mis en avant Etienne Couturier, le président du directoire de MAAF VIE dans un communiqué.
Macif (Mutavie)
La Macif fait figure de contre-exemple à cette tendance plutôt favorable. Les taux de rendements de ses contrats d’assurance vie reculent tous de 0,30 points par rapport à 2011. Les contrats d’assurance-vie sans frais sur versement « Livret Vie » et « Livret Vie Option » diminuent à 2,55% contre 2,85% en 2011, tandis que « Actiplus » et « Actiplus Option » s’élèvent à 3,15% contre 3,45% l’année passée. « Dans un contexte économique instable, Mutavie privilégie plus que jamais la sécurité et la protection de ses épargnants en garantissant la rentabilité de leur épargne sur le long terme », a préféré retenir la Macif dans un communiqué annonçant ces résultats.

MMA Vie
Dans le bas de la fourchette, la MMA (Mutuelle Mobilière du Mans) a annoncé un taux de rendement net de 2,75 % sur le contrat « MMA Croissance » en baisse de 30 points par rapport à 2011, et de 2,90 % sur le fonds en euro du multi supports « MMA Multisupports », en recul de 15 points. « En 2012, MMA Vie a choisi une gestion prudente des risques financiers qui s’est matérialisée, en particulier, par un désinvestissement total des actifs grecs. En complément, MMA Vie a procédé à un renforcement de ses provisions et de sa réserve de capitalisation, gages de solidité dans le temps et de pérennité des rendements ».
Rappelons que les taux communiqués sont nets de frais de gestion mais bruts de prélèvements sociaux de 15,5%. La rémunération peut également être amputée en cas de rachat d’une éventuelle fiscalité, dont le taux peut varier soit en fonction de la tranche d’imposition de l’assuré, soit de la durée de détention du contrat en cas d’option pour le prélèvement forfaitaire libératoire.

 


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Assurance vie : les bancassureurs ne résistent pas à la baisse des taux en 2012

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Les contrats d’assurance vie en euros des banquiers accusent à nouveau des rendements peu attrayants pour 2012. Majoritairement en baisse par rapport à 2011, ils oscillent entre 2,80 et 3,50%, selon les établissements distributeurs.

 

Toujours à la peine dans le palmarès des rendements d’assurance vie, les bancassureurs n’ont pas inversé la tendance en 2012. Les taux restent très variables selon les banques et la composition de leurs supports sécuritaires en euros.

Baisse généralisée de 20 points par rapport à 2011

ACMN Vie, filiale du groupe Crédit Mutuel Nord Europe, a communiqué des rendements en baisse de 0,20 point des fonds en euros de ses contrats d’assurance vie. « Le choix a été fait de diminuer la rémunération de nos fonds en euros, pour s’inscrire dans la moyenne du marché et continuer à rémunérer les capitaux qui nous sont confiés largement au-dessus de l’inflation », a exposé Hervé Bouclier, le directeur général d’ACMN Vie dans un communiqué, justifiant cette décision par la nécessité de « sécuriser l’avenir des futurs rendements ». Pour l’année écoulée, ACMN Vie affiche des taux de 2,80% pour son contrat « ACMN Avenir » et de 3,00% pour « ACMN Horizon Patrimoine ». Pour sortir de cette spirale négative, son directeur incite les épargnants à opter pour des contrats multi supports. « Face à cette baisse tendancielle des rendements proposés par les fonds en euros, il est plus que jamais opportun pour nos assurés, qui souhaitent bénéficier d’un surplus de performance globale sur le moyen et le long terme, de diversifier leur capital assuré. »

De même, Sogecap voit les rendements de ses fonds en euros fondre de 0,20 point entre 2011 et 2012. « Ebene » et « Sequoia » ressortent respectivement à 3,30% en 2012 et 3,03%, contre respectivement 3,50% et 3,19% en 2011. Préférant retenir la « solidité et [l]a gestion qualitative de long terme » de son support sécuritaire en euros, la filiale assurance vie du groupe Société Générale évalue ces baisses respectives à « 15 centimes sur 1 an et 39 centimes sur 2 ans ».

Du côté de BNP Cardif, la diminution est moins sensible. La banque indique un taux de rendement moyen sur l’ensemble de ses contrats de 3,03% pour 2012, en baisse de 0,11 point par rapport à l’année précédente. Cette performance relative varie cependant en fonction des contrats de la banque. « BNP Paribas Multiplacements 2 » plafonne ainsi à 2,91%, assez loin derrière « Cardif Multiplus » et « BNP Paribas Multiplacements Privilège », respectivement à 3,20% et 3,27%. Afin de limiter une éventuelle nouvelle baisse de rendement en 2013, BNP Paribas propose pour son contrat « BNP Paribas Multiplacements 2 » une offre promotionnelle avec des frais d’entrée à taux réduit à 1,50% et un taux de rendement à 3% jusqu’en 2014, dont la souscription sur Internet ou par téléphone doit être effectuée entre le 7 et le 31 janvier 2013.

Le poids de la Grèce

Seule exception à cette hécatombe, Predica, la filiale d’assurance de personne du Crédit Agricole Assurances a « fait le choix de maintenir, voire d’augmenter, la rémunération de ses contrats d’assurance vie ». La hausse annoncée ne concerne que ses contrats de gammes intermédiaires : « Predissime 9 » pour Crédit Agricole et « Vert Equateur » pour LCL, dont les rendements 2012 atteignent tous deux 2,80% en 2012, en légère hausse de 0,10% par rapport à 2011. Ces taux demeurent inférieurs aux contrats de la gamme patrimoniale comme « Floriane » (3,20%), « Espace Liberté » (3,30%) ou « Vers l’avenir » (2,90%) pour le Crédit Agricole et « Rouge Corinthe Série 3 » (3,20%) et « Gulliver » (3%) pour LCL. Au total, Predica annonce un taux moyen 2012 pondéré des encours de 3%. Un niveau suffisant pour convaincre les épargnants ? « La performance de l’assurance vie, placement de long terme, s’évalue dans la durée. Celle-ci reste significativement supérieure au rendement de la plupart des autres produits d’épargne en France », veut croire Jérôme Grivet, le directeur général de Crédit Agricole Assurances, dans un communiqué.

Cette performance doit être largement relativisée selon le site de prescription d’assurance à destination du grand public Good Value for Money. Ce dernier pointe en effet les « fortes positions sur la Grèce » prises par Prédica en 2011. La forte dégradation de ses contrats l’année dernière, évaluée à 266 centimes de rendement par le site, lui a ainsi permis de bénéficier d’une base favorable pour le calcul de sa variation pour 2012. A titre de comparaison, en raison d’une moindre exposition, la dépréciation de la dette grecque n’aurait couté que 23 centimes de rendement à Cardif Assurance Vie et Sogécap, et « entre 33 et 55 centimes » pour les Assurances du Crédit Mutuelle, toujours selon Good Value for Money.

Rappelons que les taux communiqués sont nets de frais de gestion mais bruts de prélèvements sociaux de 15,5% assortis d’une éventuelle fiscalité, dont le taux peut varier soit en fonction de la tranche d’imposition de l’assuré, soit de la durée de détention du contrat en cas d’option pour le prélèvement forfaitaire libératoire.


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Afer : le taux 2012 du fonds garanti en euros en hausse à 3,45%

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Le taux de rémunération 2012 du Fonds Garanti en euros Afer de la célèbre association d’épargnants a légèrement augmenté par rapport à 2011 (3,43%). Aviva, l’assureur du contrat, a diversifié le portefeuille vers la dette émergente et le haut rendement.

Combien a rapporté le fonds en euros de l’Afer en 2012 ? « 3,45%, une surprise », a annoncé Gérard Bekerman, président de l’Association Française d’Epargne et de Retraite, mardi 15 janvier 2013. Ce taux de rendement net de frais de gestion, avant prélèvements sociaux, est supérieur de deux dixièmes à celui servi en 2011 (3,43%). Au total, ce sont 1,54 milliards d’euros de revenus bruts générés par le portefeuille de plus de 39 milliards d’euros de ce Fonds Garanti en euros. Soit environ 1.900 euros par adhérent en moyenne, déduction faite des frais, hors CSG-CRDS et autres cotisations sociales.

Diversification du portefeuille

Comment ce taux, que Gérard Bekerman qualifie de « sincère », a-t-il été obtenu ? « La performance a été naturellement constituée et non pas en piochant dans telle ou telle réserve (100% de la performance est reversée en application des statuts, NDLR) ou dans tel exercice de plus-values massives », répond Nicolas Schimel, nouveau directeur général d’Aviva France, l’assureur du contrat. Pour ce dernier, ce sont plutôt les « convictions » de Jean-François Boulier, président du directoire d’Aviva Investors France, en charge de la gestion du fonds, qui « ont payé ». Notamment les prises de positions sur les obligations du secteur financier dès 2008 et 2009.

En 2012, les équipes d’Aviva Investors ont en effet procédé à une diversification des investissements en partie hors d’Europe, notamment sur le marché de la dette des pays émergents et sur celui du high yield (obligations à haut rendement) aux Etats-Unis, en raison de surplus de rendement jugés « attractifs ». « Nous allons continuer dans cette direction car les perspectives de taux ne sont pas très favorables dans la zone euro », anticipe Jean-François Boulier faisant référence aux emprunts d’Etat allemands, jugés « beaucoup trop chers » mais aussi français. Les obligations souveraines ont touché des plus bas historiques dans le courant de l’année 2012, tombant à 1,95% pour les emprunts d’Etats français à 10 ans, et à 1,15% en Allemagne. A ce niveau, « c’est un placement qui perd en pouvoir d’achat de façon certaine », a-t-il estimé.

Protection du fonds en euros contre une remontée des taux

Afin de protéger le Fonds Garanti d’une remontée des taux et donc de l’inflation, la pondération des obligations à taux variables a augmenté, passant en un an de 24,5% à 29,2% du portefeuille obligataire. Enfin, la société de gestion indique avoir « continué de profiter des opportunités offertes par de nouvelles émissions d’entreprises du secteur privé ». Au 31 décembre 2012, celles-ci représentent 53,1% de l’actif général, dont 18,5% en dehors du secteur financier. En revanche, ce n’est pas l’ampleur de l’exposition aux marchés actions qui a dopé la performance globale. Avec un poids de 3,6%, Jean-François Boulier a convenu qu’il s’agissait d’une « part relativement modeste que nous pourrions dans le futur reconsidérer pour bénéficier de la sous-valorisation » actuelles des titres cotés en Bourse.

Info pratique > Historique du rendement du fonds garanti depuis 1977


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Sérénipierre : « un rendement 2012 de 4,15% pour notre fonds euros immobilier »

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INTERVIEW – Sécurité Pierre Euro, le fonds en euros immobilier du contrat Sérénipierre sera l’un des rares à dépasser le seuil de 4% de rentabilité en 2012. Entretien croisé des dirigeants de Suravenir, assureur du produit et de son promoteur Primonial.

Toutsurlassurancevie.com : Quel est le taux de rendement 2012 du support Sécurité Pierre Euro du contrat Sérénipierre ?
Bernard Le Bras, président du directoire de Suravenir : malgré un exercice de dix mois et une forte collecte supérieure à nos prévisions, nos investissements ont permis de dégager en 2012 un rendement brut du fonds de l’ordre de 7,3%. Le rendement 2012 net de frais de gestion (0,80%) ressort ainsi à 4,15%. 90% des résultats du fonds sont distribués, ce qui nous a permis de doter de façon significative la provision pour participation aux excédents (les réserves, NDLR). Cette mise en réserve nous donnera les moyens de favoriser la fidélisation des clients en lissant les performances sur le long terme.

Comment ce taux, qui devrait être l’un des meilleurs du marché, a-t-il été obtenu ?
Laurent Fléchet, directeur général délégué de Primonial : pour ne pas dégrader la performance de Sécurité Pierre Euro dans un contexte de collecte très dynamique*, le fonds a toujours été surinvesti en achetant les actifs immobiliers d’avance. Pour cela, le fonds a emprunté afin de limiter les positions de trésorerie excédentaire, peu rémunératrices. A ce titre, la poche de 7,6% de trésorerie au 31 décembre 2012, résultant de versements importants en toute fin d’année, a été totalement investie dans le courant du mois de janvier 2013.

Comment se répartit le portefeuille du fonds à la fin de l’année 2012 ?
Bernard Le Bras : sur un total de 154 millions d’encours, les obligations représentent seulement 5,5% du fonds, 86,9% est investi en immobilier, conformément au positionnement visant à combiner les rendements de l’immobilier avec les caractéristiques d’un fonds en euros en matière de garantie du capital et d’effet de cliquet (intérêts définitivement acquis et générateurs d’intérêts l’année suivante, NDLR).

Laurent Fléchet : nous avons procédé à une diversification du risque au sein de la poche immobilière du fonds. Dans un premier temps, nous avons investi dans des sociétés civiles immobilières (SCPI) en architecture ouvertes, c’est-à-dire pas seulement celles gérées par Primonial REIM. Nous comptons 6 différentes SCPI en portefeuille à la fin de l’année, parmi lesquelles Elysées Pierre de HSBC REIM au côté de Primopierre et Patrimmo Commerce. Elles représentent un peu moins de la moitié de l’encours (45,6%). Le reste est investi en véhicules collectifs de type OPCI, dont l’un sert de véhicule de détention d’actifs en direct uniquement pour Sécurité Pierre Euros. Les premières acquisitions ont intervenues en juillet 2012. Les nouvelles contraintes environnementales sont prises en compte dès l’origine du fonds. Nous avons diversifié les investissements tant en termes de marchés (commerces et bureaux), que de type de locataires (grands comptes, enseignes de distribution ou de restauration, etc.) et de zones de chalandise dans le commerce (galeries marchandes, commerce de proximité). Les acquisitions d’immeubles en direct se situent principalement en Ile de France (Paris et première couronne) mais également dans les grandes métropoles régionales (Lyon).

Quel est le client type du contrat Sérénipierre ?
Bernard Le Bras : L’encours moyen est de 80.000 euros par contrat. Notre clientèle est de nature patrimoniale. Elle est venue pour 70% des réseaux propres à Primonial et à 30% des CGPI partenaires. Ces derniers représentent toutefois 40% de l’encours, certains ayant conclu quelques grosses affaires à plusieurs millions d’euros chacune. 93% de la collecte s’est portée sur le fonds en euros.

Quelles sont les nouveautés du contrat prévues en 2013 ?
Bernard Le Bras : nous allons continuer de référencer de nouvelles unités de compte (UC) si cela nous parait pertinent. Parmi les prochaines UC à venir, nous pouvons citer Primopierre, Patrimmocommerce et Primovie, les 3 SCPI de Primonial REIM, un produit structuré. Nous prévoyons aussi de référencer un second fonds en euros, l’actif général de Suravenir, dans le courant du premier trimestre. Cela permettra aux souscripteurs qui le souhaitent de diversifier leurs versements sur un fonds en euros plus classique à prépondérance obligataire.

* Primonial avait annoncé un objectif de collecte de 100 millions d’euros lors du lancement du contrat. Elle a finalement atteint 166 millions d’euros pour 2000 clients dont 17 millions de reversements. Le fonds en euros Sécurité Pierre Euro représente à lui seul 154 millions d’euros.


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