– lundi 29 septembre 2014 19:09
| Mise à jour le mardi 30 septembre 2014 08:48
Oublié le vol de voiture avec effraction à l’ancienne, la technique qui cartonne aujourd’hui repose principalement sur l’utilisation de l’informatique : c’est le mouse jacking. Cette méthode pose de nouvelles questions en matière d’assurance et d’indemnisation.
Les propriétaires de Smart Fortwo, de Renault Clio et de Citroën Xsara ont de quoi s’inquiéter. Ces trois modèles forment le trio de tête des voitures les plus volées entre juin 2013 et juin 2014 selon le palmarès publié par l’association 40 millions d’automobilistes. L’année 2013 signe la première augmentation du nombre de vols de voitures depuis l’an 2000, avec 111.950 véhicules volés contre 111.305 en 2012 (+0,6%). La tendance à la hausse devrait d’ailleurs se confirmer en 2014. Témoin de cette remontée, l’apparition d’un nouveau type de vol : le mouse jacking ou vol à la souris en français.
Le mouse jacking se base sur la technologie embarquée dans les voitures. Les ravisseurs se servent d’un PC portable pour reconfigurer intégralement l’ordinateur de bord. Le véhicule est en quelque sorte hacké, sans effraction physique. Cette technique représente aujourd’hui 50% des vols de voiture, selon 40 millions d’automobilistes, contre 21% pour le home jacking (vol au domicile du propriétaire) ou 8% pour le car jacking (vol durant lequel le conducteur est extirpé de force de son véhicule). Si les constructeurs ont commencé à réagir à ce nouveau procédé en développant des boitiers permettant de tracer le véhicule à distance, il est possible d’empêcher le vol par une simple précaution. Le comparateur d’assurance Le Lynx recommande l’utilisation d’une canne antivol bloque volant, sur laquelle l’électronique n’a aucune prise. Il est également indispensable de vérifier que votre assurance auto couvre bien le vol sans effraction.
Si toutefois il est déjà trop tard pour éviter le vol, voici les démarches à suivre pour se faire indemniser par votre assureur après un mouse jacking. La première chose à faire une fois le vol constaté est d’aller déposer plainte dans les 24 heures au commissariat ou à la gendarmerie. Toujours dans ce laps de temps, il est impératif de faire opposition au service des cartes grises de votre préfecture. Ensuite, vient le moment de la prise de contact avec l’assurance dans le délai inscrit dans votre contrat. Celui-ci ne peut être inférieur à deux jours. L’attestation de dépôt de plainte doit obligatoirement être jointe à la déclaration de vol envoyée à l’assurance.
Si le véhicule est retrouvé par les autorités dans les 30 jours, l’assuré doit, dans le but de se faire indemniser les frais de récupération (dépanneuse, fourrière, etc.) par son assureur, « démontrer qu’il y a tentative de vol par des preuves matérielles, par exemple serrure ou antivol forcés, traces de manipulation des fils électriques… », précise le document de 40 millions d’automobilistes. Dans le cadre d’un mouse jacking, les preuves matérielles sont par définition absentes, il faut alors « apporter tous les éléments de preuves (témoignages, expertises) possibles » pour obtenir l’indemnisation.
Après 30 jours, le véhicule est considéré comme définitivement perdu et son propriétaire peut obtenir le remboursement de sa voiture à la valeur du moment contre la remise des clefs et de la carte grise. L’assureur peut également réclamer les « factures d’achat et d’entretien ».
Les conseils du ministère de l’Intérieur Faites installer une alarme et un coupe-circuit. Pour le car jacking En ville, roulez toujours portes fermées et vitres closes. |
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– jeudi 11 septembre 2014 18:26
Un comparateur d’assurances et un cabinet d’études semblent s’accorder sur une hausse des primes pour 2015. Cependant, plusieurs assureurs ont annoncé un gel des cotisations de leur assurance auto et habitation à partir de janvier prochain. Explications.
Statu quo, légère augmentation ou individualisation des tarifs en 2015 ? C’est la question qui se pose en cette rentrée, suite à la publication le 9 septembre 2014 des prévisions du comparateur d’assurance Assurland.com, qui table sur une légère augmentation des prix en 2015, et les annonces de la Maaf et de la Matmut d’un gel de leurs cotisations pour l’année prochaine.
Selon le comparateur, la hausse des prix devrait plafonner à 2% pour les assurances auto et multirisques habitation (MRH). Les cotisations des mutuelles santé devraient augmenter quant à elles de 2,5%. Le mauvais bilan des tués et des blessés sur les routes depuis le début d’année 2014, en hausse de 4,1 et 4,4% par rapport à la même période de l’année précédente, va probablement influencer les tarifs du secteur de l’assurance automobile. Ce bilan pourrait toutefois être contrebalancé par le fait que « l’assurance automobile sorte d’une très bonne période en termes d’accidents ». De plus la résiliation infra annuelle, introduite par la loi Hamon du 17 mars 2014, pourrait dissuader les assureurs d’augmenter trop fortement leur prix (voir encadré). C’est pourquoi Assurland.com prédit une hausse des primes « modérée, aux alentours de 2% » en 2015.
Le cabinet d’études Facts & Figures a lui aussi prédit de légères hausses tarifaires dans les assurances auto et MRH. Cependant, ces augmentations pourraient ne toucher qu’une partie des assurés, étant donné que « l’heure est désormais à une segmentation et une démutualisation nettement plus accentuées des tarifs », selon le baromètre publié par le cabinet. Stanislas Di Vittorio, directeur général d’Assurland.com, croit pour sa part « moyennement » en cette tendance, l’assurance étant « un secteur qui segmente déjà beaucoup » et où la marge de manœuvre est assez réduite.
Assurance auto et assurance habitation : gel ou augmentation contenue ?
Les experts s’accordent donc pour prédire, quelle que soit sa forme, une hausse contenue des primes d’assurance en 2015. Pourtant la Matmut (pour ses contrats auto et MRH) et la MAAF (uniquement pour l’auto) ont annoncé un gel des cotisations pour l’an prochain. Faut-il y voir un effet d’annonce ou un vraie politique commerciale agressive ? Pour Stanislas Di Vittorio, ces premières annonce s’expliquent tout simplement par le fait que les assureurs mutualistes ont « historiquement proposé des tarifs plus bas ». Les primes, plus élevées, pratiquées par des entreprises comme Axa, Allianz ou Generali devraient compenser ces gels pour arriver à la légère hausse de 2% sur l’ensemble du marché.
La loi Hamon à la rescousse
La possibilité de résiliation infra annuelle, introduite par la loi Hamon pourrait avoir un impact sur la politique tarifaire des assureurs. Le client aura désormais la possibilité de rompre son contrat d’assurance auto, MRH ou affinitaire (lié à un achat) à tout moment un an après la signature, contre une fenêtre de deux mois précédant la date anniversaire jusqu’à présent. Mise en place pour faire baisser les tarifs en stimulant la concurrence, la résiliation infra annuelle pourrait en tout cas « dissuader les assureurs qui comptaient augmenter leurs marges, de peur de perdre le client » selon Stanislas Di Vittorio. Plus qu’un « réel décrochage des prix », on peut donc espérer de la mesure qu’elle contienne la hausse des primes.
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