– vendredi 25 janvier 2013 14:08
Malgré l’absence de catastrophe majeure, les assureurs ont dû faire face à une sinistralité élevée en 2012. L’augmentation des prestations versées a cependant été largement compensée par celle des cotisations, soutenue par une hausse continue des tarifs.
Contrairement au marché de l’assurance vie, qui a connu pour la première fois une collecte nette négative de 3,4 milliards d’euros en 2012, le reste du marché de l’assurance est resté dynamique cette année, selon le bilan 2012 réalisé par la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA). « Toutes les prestations ont augmenté à l’exception de l’assurance vie », a précisé son président Bernard Spitz en préambule de sa présentation annuelle.
Sinistralité élevée en auto et habitation
Les cotisations des assurances de bien et de responsabilité ont progressé de 4% à 49,8 milliards d’euros, après une année 2011 déjà marquée par une croissance du même ordre. Une tendance généralisée à toutes les branches d’activité et majoritairement imputable aux rattrapages tarifaires effectuées en 2012. L’assurance automobile progresse ainsi de 3% à 19,5 milliards, sous les effets combinés de plusieurs facteurs « l’évolution du parc automobile, l’amélioration du taux d’équipement des assurés en matière de garanties et des mesures de rééquilibrages techniques » selon le délégué général de la fédération, Jean-François Lequoy (Lire son interview ici). Du côté des prestations versées, si la FFSA note une légère diminution des fréquences de sinistres en 2012, elle constate que l’inflation des coûts moyens des dommages matériels, corporels et des bris de glaces se poursuit.
De même, les cotisations de l’assurance multi risques habitation (MRH) subissent une hausse de 6%. « Malgré l’absence de catastrophe naturelle de grande ampleur », la sinistralité demeure à un niveau élevé, marquée par deux épisodes climatiques : la vague de grand froid de février 2012 qui a entraîné une augmentation des fréquences des dégâts des eaux de 25%, et les conséquences de la sécheresse de 2011. Plus structurellement, la FFSA remarque l’impact de « la poursuite de la hausse des cambriolages, ainsi qu’une augmentation du coût moyen des incendies », d’autant plus qu’il s’agit le plus souvent de « petits sinistres » qui ne rentrent pas dans les traités de réassurance permettant aux assureurs de se couvrir contre les risques majeurs.
Les complémentaires santé en mutation
Du côté des assurances de personnes, les cotisations des contrats de santé et accidents maintiennent leur progression soutenue de 5% à 18,3 milliards, tandis que les prestations ont augmenté de 3% à 13,2 milliards. En 2013, le secteur devra faire face à une profonde modification de sa structure. En effet, en raison du basculement total des contrats individuels vers le collectif adopté dans le cadre des accords sur l’emploi, de nombreux intermédiaires vont devoir repositionner leur offre. Aujourd’hui 59% des salariés possèdent une complémentaire par l’intermédiaire d’un contrat collectif, a rappelé la FFSA.
« L’assurance française tient le choc. Elle a démontré, en dépit d’une année difficile, sa capacité de résistance » a estimé Bernard Sptiz. Pour le président de la FFSA, cette résilience s’illustre notamment selon lui par « la présence de l’assurance dans le quotidien des Français ». La fédération a ainsi couvert l’année dernière 8,8 millions de sinistres autos et 4 millions de dommages en multirisque habitation. Sur le terrain des risques sociaux, elle a comptabilisée 100 milliards d’euros de prestations versées, dont 33 milliards en complémentaire santé, 39 milliards en prévoyance retraite et 28 milliards en assurance décès.