– mercredi 20 août 2014 14:55
La hausse du coût de la rentrée scolaire pour les étudiants en 2014 est notamment due à l’augmentation des frais de santé. Le montant de l’affiliation à la sécurité sociale et à une mutuelle santé a grimpé de 82 euros en trois ans. Résultat, des étudiants n’ont plus les moyens de se soigner.
Se soigner ? Trop cher ! De plus en plus d’étudiants y renoncent faute de moyens. Selon une étude publiée le 18 août 2014 par la Fédération des associations générales étudiantes (Fage), le coût de la rentrée scolaire étudiante progresse de 1,5% entre 2013 et 2014. De son côté, l’Union nationale des étudiants de France (Unef) avance que la rentrée coûtera 2% de plus aux étudiants cette année. En cause notamment, l’augmentation constante des frais de santé ces dernières années.
82 euros supplémentaires pour se soigner
En effet, les deux associations s’accordent pour expliquer cette hausse principalement par les prix élevés des loyers mais également des frais de santé. Selon la Fage, ces derniers, comprenant la cotisation à la sécurité sociale étudiante et une complémentaire santé, ont grimpé de 20% en 3 ans, soit 82 euros supplémentaires. Dans le détail, le montant de l’affiliation à la sécurité sociale étudiante a connu une hausse de 10 euros depuis 2011. Son montant a été rehaussé pour l’année universitaire 2014-2015 de deux euros à 213 euros.
Mais ce sont essentiellement les dépenses pour être couvert par une complémentaire santé qui pèsent dans le porte-monnaie des étudiants : elles ont progressé de 72 euros en trois ans. Résultat : plus de 200 euros supplémentaires à débourser en moyenne. Selon la Fage, il faut compter en moyenne 276 euros pour l’année, contre 228 euros pour l’Unef. A noter que si les boursiers ne paient pas l’affiliation à la sécurité sociale, les frais engagés pour une mutuelle santé ne sont pas pris en charge.
« Le premier réflexe est de vérifier si vous ne pouvez pas bénéficier des garanties de la complémentaire santé de vos parents avec peu ou pas de supplément de cotisation », note l’assurance maladie. En effet, en règle générale, les étudiants de 16 à 19 ans sont déjà couverts par la mutuelle de leurs parents. Il ne sert donc à rien d’engager des frais supplémentaires. Au-delà, il faudra rechercher une couverture personnelle. L’assurance maladie conseille de « faire le point sur ses besoins (optique, dentaire, contraception…) et de demander gratuitement des devis à plusieurs assureurs ».
Renoncement aux soins
Face à ce constat, « le renoncement aux soins s’aggrave chez les étudiants avec de telles augmentations », déplore le président de la Fage, Julien Blanchet. Ainsi, un étudiant sur cinq ne se soigne plus, selon une enquête menée par l’Institut CSA en septembre 2013. Parallèlement, 27% n’ont pas consulté de médecin et 18% ne sont pas couverts par une complémentaire santé faute de moyens, d’après la Fage.
Pourtant la qualité des soins est « pitoyable », selon ce dernier. D’après une étude publiée par la Cour des comptes en septembre 2013, 93% des appels reçus par les sécurités sociales étudiantes ne sont pas traités. Tandis qu’un tiers des étudiants attend plus de 3 mois leur carte Vitale, selon une autre enquête diffusée par l’UFC Que-Choisir en septembre 2012.
Deux aides spécifiques à la santé
Les étudiants les plus modestes peuvent toutefois se rassurer, des aides existent. Un étudiant peut faire une demande de couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) sous conditions de revenus. Il ne doit pas toucher plus de 8.644,52 euros de revenus annuels. La CMU-C, qui vient en complément de la sécurité sociale étudiante, couvre 100% des dépenses de santé hors dépassements d’honoraires.
Un étudiant peut également faire appel à l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé (ACS). Le plafond de revenus est fixé à 11.670,10 euros pour une personne seule. L’ACS est une « attestation-chèque » dont le montant varie selon l’âge de l’assuré : de 100 euros pour les moins de 16 ans à 200 euros pour les 16-49 ans. L’objectif de cette aide est notamment d’inciter les personnes aux revenus modestes à souscrire une complémentaire santé.
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