Plusieurs syndicats de médecins généralistes appellent les praticiens à augmenter le tarif de leurs consultations à 25 euros au lieu de 23 euros dans le but de protester contre la stagnation de leurs revenus. L’objectif à terme est de négocier un nouveau tarif de base à 30 euros lors de la prochaine convention médicale en février 2016.
Les médecins généralistes ont peut-être perdu la bataille du tiers-payant mais pas la guerre. Loin de déposer les armes, deux des principaux syndicats de médecins généralistes appellent aujourd’hui leurs confrères à augmenter le tarif de leurs consultations.
Concrètement, l’Unof-CSMF et MG France* appellent l’ensemble des médecins généralistes conventionnés secteur 1 à « augmenter unilatéralement le tarif de leur consultation à 25 euros avec la possibilité de prendre un DE (dépassement exceptionnel pour exigences particulières, Ndrl) plus élevé en fonction du contenu de leur consultation », ont-ils indiqué dans un communiqué commun diffusé le 4 janvier 2016. Soit un surcoût de plusieurs euros pour les patients. Pour le président de la CSMF, Jean-Paul Ortiz, qui s’exprimait le 5 janvier au micro de France Info, cette hausse ne devrait pas impacter au final les assurés. « Très souvent, les mutuelles vont rembourser le dépassement de quelques euros », nuance-t-il. Le médecin affirme par ailleurs qu’aucun surplus ne sera demandé aux patients modestes.
Un alignement des tarifs sur les spécialistes
Cette revendication ne date pas d’hier. Cela fait plusieurs mois déjà que les médecins généralistes se battent pour obtenir une revalorisation du montant de la consultation. Actuellement fixée à 23 euros, l’Assurance maladie rembourse l’assuré à partir de cette base tarifaire. « Insuffisant », « injuste » déplorent les professionnels vis-à-vis de leurs confrères spécialistes. « Il faut mettre un terme à la discrimination dont sont victimes les médecins généralistes en cotant leurs consultations de base 25 euros comme toutes les autres spécialités médicales », revendique le syndicat MG France. Les professionnels mettent notamment en avant les consultations qui demandent davantage de temps comme cela est souvent le cas avec les personnes âgées, de plus en plus nombreuses. Alors même que « la dernière augmentation de la valeur de la consultation remonte au 6 janvier 2011 », selon MG France.
Objectif à terme d’une consultation à 30 euros
Si les généralistes décident de remettre à exécution cette augmentation tarifaire aujourd’hui après une première tentative moins retentissante en mars dernier, ce n’est pas un hasard. A la mi-février, les syndicats et l’Assurance maladie débuteront les discussions autour de la nouvelle convention médicale qui fixe notamment pour les 5 années à venir (2017-2021) les honoraires des généralistes. Or les syndicats de médecins généralistes réclament à terme « une revalorisation des tarifs de la consultation de base à 30 euros pour l’ensemble des spécialités médicales. C’est l’objectif de la prochaine convention », estime l’Unof-CSMF.
Une hausse pas du goût de l’Assurance maladie
Théoriquement, les praticiens sont en droit d’opérer une augmentation en cas de « circonstances exceptionnelles de temps ou de lieu dues à une exigence particulière du malade non liée à un motif médical », selon la convention médicale en vigueur. Mais cette opération est loin d’être du goût de l’Assurance maladie qui rappelle à l’AFP que « parler d’une stagnation des revenus est inexact et trompeur ».
Suite à une enquête menée auprès des médecins généralistes en décembre 2015 par plusieurs syndicats, la majorité des professionnels (80%) veulent augmenter le tarif de la consultation à 25 euros.
*Union nationale des omnipraticiens français (Unof) – la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), le syndicat de médecins généralistes (MG France)
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