– vendredi 8 février 2013 12:34
87% des titulaires d’un contrat d’assurance-vie n’ont pas l’intention d’effectuer des retraits significatifs en 2013, selon un sondage. Les rachats sont surtout envisagés parmi les retraités pour couvrir des dépenses exceptionnelles ou quotidiennes, comme l’a récemment montré l’Afer.
12% des détenteurs d’une assurance vie prévoient d’effectuer un retrait important sur leur contrat en 2013. C’est l’une des conclusions qui ressort de la onzième enquête sur l’épargne et la retraite du Cercle des Epargnants, association affiliée à l’assureur Generali.
Rachat partiel pour financer une dépense exceptionnelle
Pour celle-ci, la décollecte de l’assurance vie observée en 2012 (les sorties ont pour la première fois été supérieures de 3,4 milliards d’euros aux versements selon la FFSA), ne constitue pas un signe de « défiance ». Elle révèle plutôt une « logique de gestion d’un produit » pour l’économiste Philippe Crevel, secrétaire général du Cercle des Epargnants, les épargnants retirant une partie de l’argent qu’ils ont déposé auparavant.
« Quand on demande aux Français “Est-ce que vous voulez retirer l’argent de votre assurance vie ?” 87% répondent “non”. Pour ceux qui veulent retirer, c’est avant tout afin de financer soit une dépense importante, soit pour maintenir leur pouvoir d’achat », analyse-t-il. Précisément, 6% des détenteurs d’une assurance vie envisagent de racheter partiellement leur contrat en vue d’une dépense exceptionnelle, 4% pour faire face aux dépenses courantes, 3% afin d’acheter un bien immobilier et 1% pour placer leur argent sur un autre produit d’épargne.
2 milliards d’euros de rachats à l’Afer en 2012
Ces données sont voisines des éléments communiqués par l’Association Française d’Epargne et de Retraite (Afer) lors de la présentation de ses résultats 2012. Après avoir interrogé ses adhérents sur leurs motivations de rachat, la célèbre association d’épargnants a souligné que la moitié des retraits étaient destinés à couvrir des dépenses courantes et un quart servaient à financer l’achat d’un logement ou de celui d’un proche. Ce qui fait dire à son président que l’assurance vie joue ainsi un rôle de « service public ». L’Afer a enregistré 149.000 rachats et avances en 2012 pour 711.000 adhérents. 9.000 personnes ont quitté l’Afer au travers d’un rachat total de leur contrat. Globalement, les rachats à l’Afer ont représenté 4,5% de l’encours, soit environ 2 milliards d’euros sur 45 milliards.
C’est une frange de la population bien précise qui est particulièrement concernée par les rachats. « Les plus tentés d’en réaliser un » sont les personnes âgées de plus de 65 ans, observe le Cercle des Epargnants. 21% des retraités envisagent d’effectuer un retrait important cette année. « Ce qui prouve que les retraités utilisent leur assurance vie comme complément de revenus, estime Philippe Crevel. C’est assez logique puisqu’ils ont épargné justement en vue de leur retraite dans le cadre de l’assurance vie ». Ces contrats sont d’autant plus facilement mobilisables, et mobilisés, par leurs titulaires qu’ils sont ouverts depuis 8 ans dans la plupart des cas, bénéficiant ainsi d’une fiscalité allégée.