Lorsqu’il s’agit de refuser le départ d’un souscripteur pour un concurrent, les assureurs débordent d’imagination pour fournir des excuses toutes plus de mauvaise foi que la précédente. Le comparateur d’assurances AcommeAssure a établi le top 3 des pires excuses fournies pour éviter la résiliation à tout moment permise avec la loi Hamon.
Les assureurs seraient-ils prêts à tout pour conserver leurs clients, quitte à être parfois de mauvaise foi ? Le comparateur d’assurances en ligne AcommeAssure a établi le florilège des « mauvaises excuses » données par les professionnels à leurs assurés afin de ne pas appliquer la loi Hamon.
Grâce à cette dernière entrée en vigueur au 1er janvier 2015, tout assuré peut résilier son contrat à tout moment après un délai d’une année. Jusqu’alors, les souscripteurs n’avaient d’autre choix que d’attendre la date d’anniversaire de leur contrat et devaient impérativement envoyer une lettre recommandée deux mois avant à leur assureur. Or les compagnies d’assurance profitaient souvent de la méconnaissance des assurés et de la tacite reconduction annuelle pour prolonger les contrats une année supplémentaire.
Le saviez-vous ? : Déjà plus d’une résiliation d’assurance sur deux avec la loi Hamon
Par ailleurs, pour les assurances auto et multirisques habitation (MRH), la rupture de contrat s’effectue « sans motif ni pénalité » et c’est au nouvel assureur d’entreprendre les démarches au nom de son client rappelle AcommeAssure. Mais « en pratique, c’est parfois le parcours du combattant pour l’assuré, constate le comparateur en ligne. Bien qu’ils se soient engagés au sein de la FFSA et du Gema* à « faciliter et sécuriser la mise en œuvre » de la mesure, les assureurs en sont pas toujours prêts à voir partir leurs clients ». C’est ainsi que AcommeAssure a recensé les trois arguments de mauvaise foi les plus fréquemment utilisés pour refuser l’application de la loi.
De l’excuse la plus facile à la plus improbable
En première position, « l’excuse la plus facile » : « Votre nouvel assureur n’a pas fourni de mandat signé prouvant que vous avez demandé la résiliation. » Or le comparateur rappelle que vous n’avez pas besoin de mandat, un simple mail à votre nouvel assureur suffit. Ce type de document vous sera réclamé seulement si votre dossier comporte une anomalie.
Palme « de la plus mauvaise foi », le fait que la loi Hamon ne peut être appliquée, faute de son inscription dans les conditions générales du contrat. Sauf que la loi est rétroactive. Autrement dit, « ses dispositions s’appliquent à tous les contrats souscrits avant ou après le 1er janvier 2015. Elles s’imposent aux assureurs qu’elles figurent ou non dans les conditions générales », explique AcommeAssure. A l’heure actuelle, seuls les contrats souscrits ou reconduits entre fin octobre et janvier ne peuvent pas encore bénéficier de la résiliation à tout moment. Mais à partir du 1er janvier 2016, tous les contrats d’assurance sans exception seront éligibles.
Enfin, l’excuse qualifiée « la plus improbable » par le comparateur : « Votre assureur n’a pas précisé s’il s’agissait d’une assurance auto ou habitation. » Sachez là encore que cette justification n’est absolument pas valable puisque les assureurs s’engagent à ne pas s’opposer au manque d’une mention obligatoire si par ailleurs la nature du contrat est identifiable d’une autre manière (nom, numéro de police…).
Laissez le nouvel assureur se charger de l’ancien
Si vous faites face à un refus persistant de la part de votre assureur, « prévenez le nouveau », conseille AcommeAssure. Votre ancienne compagnie d’assurance doit obligatoirement vous envoyer un courrier avec sa réponse. Transmettez ce refus à votre nouvel assureur qui prendra le relai et se chargera « de renvoyer les compléments d’information pour finaliser la résiliation », indique le comparateur. En cas de blocage total de l’opération, vous pouvez contacter « l’autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), chargée de contrôler l’activité des banques et assureurs, qui pourra intervenir en cas de refus injustifié ou de pratiques dilatoires », conclut le comparateur. Aux grands maux les grands remèdes.
Pour aller plus loin : La résiliation d’assurance par mail pose problème, les clés pour ne pas rencontrer ce genre de problèmes
*Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA) et Groupement des entreprises mutuelles d’assurance
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Comment fonctionne la résiliation d’assurance à tout moment
Depuis le 1er janvier 2015, un assuré peut demander à mettre un terme à son contrat à sa première date anniversaire. Mais qui doit s’occuper des démarches ? Quand le souscripteur doit-il s’y prendre ? Par quels moyens ? Eclairage avec un expert de l’Association française de l’assurance.
Les assurés insatisfaits de leur contrat d’assurance disposent d’une nouvelle parade pour changer de contrat. La loi consommation du 17 mars 2014 prévoit que, depuis le 1er janvier 2015, une personne est libre de mettre fin à son engagement après un délai d’une année.
Trois moyens de résilier son assurance
Jusqu’alors, « il y avait une échéance fixe à respecter et vous pouviez résilier avant chaque date anniversaire du contrat, avec un préavis de deux mois ou un mois selon les contrats », rappelle un expert de l’Association française de l’assurance (AFA). Pour une assurance contractée le 16 octobre, il fallait alors agir avant le 16 septembre au plus tard. Autre possibilité, la loi Châtel permet depuis 2005 une résiliation à la réception de l’avis d’échéance du contrat, c’est-à-dire le courrier qui indique à l’assuré le montant de sa prime pour l’année à venir. Il s’agit « d’une fenêtre supplémentaire avec une durée de 20 jours pour sortir du contrat », souligne l’AFA.
En 2015, il existe donc trois manières différentes de mettre un terme à son contrat d’assurance : avant la date anniversaire, à la réception de l’avis d’échéance ainsi qu’à tout moment après un an.
Trois types de contrat concernés
Les possibilités sont donc nombreuses pour les assurés… à condition que leur contrat d’assurance soit concerné par la loi Hamon. Concrètement, ce sont les assurances automobile, les multirisques habitation (MRH) et les assurances affinitaires qui sont impactées par le dispositif. « En pratique, les assurances dites affinitaires concernent principalement les assurances de téléphones portables pour lesquelles il y a une tacite reconduction », spécifie l’expert de l’Association française de l’assurance.
Deux démarches en fonction du contrat
Assurance auto et MRH locataire
Pour engager le processus de résiliation, les démarches diffèrent en fonction d’un critère unique : l’assurance est-elle optionnelle ou non ? « Pour une assurance automobile qui comporte une assurance obligatoire – puisque la responsabilité civile est obligatoire – l’assuré ne peut pas effectuer les démarches lui-même. Il est obligé de passer par un nouvel assureur pour résilier le contrat », illustre l’Association française de l’assurance. Le mécanisme est strictement identique pour l’assurance multirisques habitation, qui n’est pas une option pour un locataire puisqu’il doit souscrire sans exception une assurance responsabilité civile locative. « Le législateur a voulu limiter le risque de non-assurance », avance l’expert de l’AFA.
Pour l’assurance auto, comme la MRH locataire, c’est donc le nouvel assureur qui prévient l’ancien, la résiliation intervenant dans un délai d’un mois après que l’assureur tenant en a reçu notification. Ce dernier procède alors au remboursement de la période durant laquelle l’assuré n’a pas été couvert de manière proratisée.
Assurance affinitaire et MRH propriétaire
A l’inverse, pour les garanties optionnelles, comme les assurances affinitaires ou la MRH pour les propriétaires, l’assuré peut contacter directement son assureur pour lui signifier sa volonté de résilier son contrat.
Dans ce cas, « vous devez choisir un support durable pour envoyer la résiliation : légalement une lettre simple suffit, vous pouvez également remettre en main propre votre demande à votre assureur. Le mail n’est pas en principe un support durable. Il est recommandé d’envoyer sa demande de résiliation avec accusé de réception afin d’apporter la preuve qu’elle a été envoyée dans les délais », avertit l’Association française de l’assurance.
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