– vendredi 10 mai 2013 17:09
Depuis quelques années, les assureurs ne cessent d’évoquer la baisse du rendement de leurs fonds en euros. Pour mieux comprendre cette tendance, le site de prescription d’assurance GoodValueformoney a analysé la composition des supports en euros des contrats d’assurance vie à fin 2012.
Si aucun fond en euros ne ressemble à un autre, une photographie de leur composition moyenne peut permettre d’expliquer la dégradation continue de leur rendement. C’est l’exercice auquel s’est essayé le site GoodValueformoney, en dépit de la « dispersion croissante des politiques financières d’investissement entre les assureurs-vie ».
80% d’obligations malgré la baisse de leurs taux
Premier enseignement de cette étude, les fonds en euros classique sont très majoritairement composés d’obligations, 80% en moyenne à la fin 2012. Cet actif qui permet en théorie de garantir le capital de l’assuré fait consensus parmi les compagnies d’assurance. « Les fonds en euros classiques analysés sont tous composés d’au moins 70 % d’obligations », observe l’étude qui précise que la palme « sécuritaire » revient au contrat de l’association Gaipare avec 94% d’obligations !
La réduction de leurs taux d’intérêts, à l’image de celle de l’OAT (Obligation assimilable du Trésor) 10 ans, passée de 3,18% le 6 mai 2010 à 1,69% au 6 mai 2013 selon la Banque de France, justifie pourtant en grande partie la diminution des rendements des contrats en euros. L’amplitude de cette baisse dépend alors de la nature des obligations logées dans votre fonds en euros. De sensibles divergences subsistent ainsi « en termes de répartition entre les obligations souveraines et les obligations corporate », souligne le site qui oppose par exemple les actifs généraux de La Mondiale (24% de titres souverains et 76% de corporate) et celui d’ACM Vie du Crédit Mutuel Centre-Est Europe CIC (86% de titres souverains et 14% de corporate). De même les obligations souveraines investies sur les PIIGS (Portugal, Italie, Irlande, Grèce et Espagne), dont l’allocation peut varier du simple au triple entre les assureurs, permettent « d’aller chercher du rendement ».
Autre actif sûr, « l’immobilier représente un poids relatif très variable selon les fonds en euros classiques », pointe l’étude, qui établit sa moyenne d’investissement à 5%. La France Mutualiste fait notamment monter cette allocation à 9,5% tandis que l’actif général de GMF Vie s’établit à 7,6%.
Actions et monétaire pour dégager du rendement
Les supports monétaires concernent par ailleurs 5,51% des allocations d’actifs en moyenne. Un choix motivé par la volonté des assureurs « de générer du rendement », constate le site. Là encore, les disparités sont importantes : Generali Vie les inclut à hauteur de 12 à 15% de ses fonds en euros, contre 10% seulement pour le contrat Predica du Crédit Agricole par exemple. En complément, les actions composent 8,04% des fonds euros classiques, là encore dans une optique de rendement pour les épargnants.
Cette analyse du site GoodValueformoney se base sur la communication officielle de 30 fonds en euros pesant 650 millions d’euros d’actifs, dont 25 fonds en euros « classiques ».