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Assurances : les assureurs proposent une extension de la période de résiliation des contrats

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Pour la Fédération des assureurs, la résiliation à tout moment des contrats d’assurance, prévue dans le projet de loi Hamon sur la Consommation, risque paradoxalement d’entraîner une hausse des tarifs. Elle propose à la place un allongement d’un mois de la période de résiliation déjà instaurée par la loi Châtel de 2005.

La Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA) s’est une nouvelle fois opposée à l’article du projet de loi de Consommation actuellement débattu à l’Assemblée nationale introduisant la possibilité de résiliation infra-annuelle des contrats d’assurance. Critiquant l’absence « d’étude d’impact » et « de concertation » de cette mesure, son président, Bernard Spitz a fait valoir que « cette possibilité existe déjà en pratique en cas de changement de situation comme l’achat d’un nouveau véhicule ou un déménagement ». Pour les personnes souhaitant changer d’assureurs en dehors de ces cas précis, la loi Châtel du 29 janvier 2005 avait déjà rendu effective la faculté pour les assurés de résilier leur contrat pendant les deux mois précédant leur date d’échéance. Le président de la FFSA considère donc que les autres situations pour lesquelles il n’est aujourd’hui pas possible de résilier son contrat librement, ne concerne « qu’un nombre de cas extrêmement faible touchant des personnes qui ont décidé de changer d’assureur mais oublient ce créneau ». Or dans ce cas, les nouveaux assureurs sélectionnés s’occupent en général de toutes les formalités de résiliation et de changement, a-t-il soutenu.

Des risques de hausses des prix, en particulier pour les « mauvais risques »

Les assureurs brandissent surtout la menace d’un « risque de hausse des prix » consécutif à l’application de cette mesure. Pour expliquer cet argument qui peut paraître paradoxal pour une proposition censée accroître la concurrence au bénéfice des assurés, Bernard Spitz s’est appuyé sur l’exemple anglais. Au Royaume-Uni où la résiliation à tout moment est possible, la moyenne du prix d’une prime automobile s’élève à 447 euros, contre 391 euros en France. La raison ? Un taux de turnover de 33% (contre 14% en France) qui réduit la durée moyenne de détention d’un contrat (3 années au Royaume-Uni contre 7,1 en France) et augmente mécaniquement les frais de gestion mais surtout les frais de conquête (marketing, communication, publicité). Ces hausses étant à leur tour répercutées sur les tarifs. « En particulier, les ‘mauvais risques’, c’est-à-dire les jeunes conducteurs anglais, payent des primes démentes », a-t-il insisté.

La veille, le rapporteur du texte, le député (PS) de Seine-Saint-Denis, Razzy Hammadi avait balayé cet argument. « Ces dernières années, les prix ont augmenté indifféremment de cette mesure. Dans de nombreux domaines, notamment l’habitation, la hausse des tarifs a été deux à trois fois supérieure à l’inflation », avait-il pointé, estimant que seule la sinistralité devait justifier les prix.

Etendre la période de résiliation d’un mois

Alors que le texte est actuellement en cours de discussion à l’Assemblée nationale, le président de la FFSA a regretté que les députés n’aient pas écouté la proposition de l’organisation professionnelle qui suggère « une extension d’un mois de la période de résiliation », c’est-à-dire un délai de trois mois au lieu des deux mois actuellement prévus par la loi Châtel.

 


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