– vendredi 30 mai 2014 13:06
Selon une étude menée par YouGov pour Mercer, un tiers des salariés du privé interrogés ont renoncé à se soigner faute de moyens. Mais ils demeurent attachés à leur complémentaire santé d’entreprise, préférant la contribution de leur employeur à une hausse de salaire.
Les Français sont attachés à leur complémentaire santé, mais à quel prix ? Selon l’Observatoire de la Santé réalisé par YouGov pour le cabinet de conseils en ressources humaines et protection sociale Mercer publié le 28 mai 2014, 32% des salariés du privé sondés ont renoncé à des soins pour des raisons financières ces 12 derniers mois. Les salariés qui ne profitent pas d’une complémentaire santé d’entreprise (37%) sont les plus exposés. Mais même couverts par une complémentaire santé entreprise, 28% des sondés s’abstiennent de soins. Dans le détail, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à renoncer aux soins faute d’argent (37% contre 27%).
La complémentaire plutôt qu’une hausse de salaire
« Plus largement, le renoncement aux soins a de loin dépassé la question de la précarité puisque des salariés de différentes catégories socio-professionnelles ont déjà dû renoncer à des soins », précise le directeur du département Mes solutions chez Mercer, Vincent Harel. Pour preuve, 27% des cadres sont affectés.
Bien que leur budget leur fasse parfois défaut, les interrogés restent toutefois attachés à leur mutuelle santé : 57% bénéficient d’une complémentaire santé d’entreprise. Parmi les critères de choix, les garanties offertes (67%) et le montant de la cotisation (66%) demeurent primordiaux pour les assurés. Et ce malgré la décision de l’exécutif d’imposer les contributions versées par l’employeur depuis le 1er janvier 2013.
Et plus encore, à hausse de salaire équivalente, 6 Français sur 10 préfèreraient garder la contribution de leur employeur à leur mutuelle, si un tel choix se présentait à eux. Mais si leur employeur venait à baisser sa contribution, 61% des sondés choisiraient une hausse de salaire et 25% des alternatives de financement sur le long terme, à savoir une participation au programme d’épargne salariale ou un versement dans un plan de retraite.
Vers une augmentation des surcomplémentaires ?
Justement, la généralisation de la mutuelle santé entreprise à tous les salariés d’ici le 1er janvier 2016 pourrait entraîner une diminution de la participation patronale ou des garanties apportées. Face à cette mesure, les entreprises pourraient choisir le « panier de soins » (garanties minimales) prévu dans la loi. Le gouvernement a aussi mis sur la table un projet de plafonnement des remboursements des frais d’optique afin de faire jouer la concurrence et de faire baisser les prix. Ce qui n’est pas du goût de tous les interrogés : 57% estiment insuffisants les montants des remboursements optiques sur les niveaux envisagés par l’exécutif (100 euros pour une monture, de 350 à 600 euros pour les verres).
« Face au désengagement de l’Etat, les Français ne sont pas prêts à sacrifier la qualité des garanties, qui reste leur premier critère de choix, au profit du prix », explique Vincent Harel. Quitte à souscrire une surcomplémentaire adaptée à leurs besoins (frais d’optique, dentaires…) pour être correctement couverts si les remboursements de la mutuelle viendraient à diminuer, pour 40% des sondés.
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