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L’accès aux soins et aux mutuelles difficile dans les cités

« Plus d’un habitant sur quatre a renoncé à des soins dentaires pour des raisons financières au cours de l’année écoulée. » Voilà le constat alarmant effectué par l’Observatoire national des zones urbaines sensibles (Onzus) dans son rapport annuel publié le 6 mai 2015. Dans les 750 zones urbaines sensibles de France, l’accès aux soins est bien plus difficile que dans le reste du territoire : « Les adultes renoncent plus souvent aux soins et ont moins recours aux médecins spécialistes », précise le communiqué de l’Onzus.

Cette situation préoccupante est due à plusieurs facteurs liés à « un déficit de l’offre médicale et paramédicale (délais de rendez-vous trop longs, difficultés d’accès, temps de trajets trop longs) » comme aux difficultés financières rencontrées par une part importante des habitants de Zus, en particulier les jeunes. En effet, un habitant de Zus âgé de 18 à 24 ans sur deux vit sous le seuil de pauvreté (987 euros par mois) et « plus d’un tiers des moins de 18 ans bénéficie de la couverture maladie universelle complémentaire (CMUC) ».

L’accès aux mutuelles santé est lui aussi problématique : un habitant de Zus sur huit (12,4% précisément) n’a pas de complémentaire santé (contre 6,1% dans le reste de la population). « Le phénomène est sensible chez les hommes comme chez les femmes », précise l’Onzus.

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Sécurité sociale : les soins d’optique dans le collimateur de la cour des comptes

sante-complementaire-optiqueLes dépenses d’optique ne cessent d’augmenter depuis 2000 et ce que le consommateur croît ne pas payer grâce aux complémentaires santé se répercute au final sur le prix d’achat des lunettes. La Cour des comptes met en cause le système de remboursement des frais d’optiques actuellement à l’oeuvre.

La Cour des comptes a remis son rapport 2013 sur les comptes de la sécurité sociale dans lequel elle pointe du doigt le système de remboursement des soins d’optique. Faiblement remboursés par la Sécurité sociale (2% du prix des lunettes), ces soins ne pèsent pas lourd dans les 6 milliards d’euros que doit trouver la Sécu pour boucler son budget 2014. Cependant, la forte hausse des tarifs pratiqués dans ce secteur inquiète les Sages de la rue Cambon.

Cette hausse est principalement imputable à la dérégulation qui règne sur le marché de l’optique. Les complémentaires santés ont vu leur part dans le remboursement des lunettes et lentilles croître à grande vitesse car elles y ont vu l’opportunité d’un « produit d’appel », selon Le Parisien du mardi 17 septembre 2013 : la Sécurité sociale ne remboursant presque plus les soins optiques (la Cour des comptes parle de « prise en charge dérisoire »), elles ont senti la possibilité d’aller chercher de nouveaux clients en proposant des taux de remboursement de ces soins toujours plus élevés. Les professionnels de l’optique ont alors profité de l’aubaine pour orienter les clients vers les produits les plus chers et vers une utilisation maximale de la couverture proposée par leurs complémentaires santé.

Cet enchaînement entraine une hausse des dépenses inarrêtable : selon une infographie publiée par Le Parisien, les dépenses d’optique totales en France sont passées de 3,9 milliards d’euros annuels en 2000 à 5,4 milliards d’euros en 2011.

Dans ce système de remboursement, le consommateur ne s’y retrouve pas forcément : près d’un tiers des frais d’optique restent à sa charge et le prix des complémentaires santé ne cesse d’augmenter pour faire face à cette hausse des remboursements. Ainsi, tout ce qu’il ne pense pas payer lors de l’achat de sa paire de lunettes se répercute à moyen terme sur le prix.

La Cour des comptes préconise le plafonnement des remboursements des soins d’optique pour remédier à cet effet « boule de neige ». Le projet d’assurance complémentaire santé pour tous, défendu par François Hollande, pourrait faciliter la mise en place d’un tel dispositif. La Cour réclame également un marché de l’optique plus « transparent et concurrentiel » et encourage le développement de « nouveaux modes de distribution de l’optique correctrice ». Une autre solution est envisagée, celle « d’encadrer plus strictement les réseaux de soin » : ces réseaux relient mutuelles et professionnels de santé dans le but de négocier des tarifs préférentiels.

La ministre de la Santé Marisol Touraine, interrogée par le journal Ouest France, a réagi au rapport de la Cour des comptes et assure qu’il n’y aura « pas de déremboursment » à craindre pour les frais optiques : « Il s’agit d’engager la concertation et le dialogue pour faire en sorte de peser sur les prix en particulier des lunettes ».

 


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