Les Français sont majoritairement pour la généralisation du tiers payant annoncée le 19 juin 2014 par la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, selon un sondage Ifop pour Dimanche Ouest-France.
Hors de question pour les médecins, pourquoi pas pour les patients ! L’extension de la pratique du tiers payant (dispense d’avance de frais) à la médecine de ville, annoncée jeudi 19 juin 2014 par Marisol Touraine, a provoqué la fronde des médecins généralistes. Par l’intermédiaire de leurs syndicats, ils se sont tous déclarés défavorables à l’instauration d’une telle mesure. A l’inverse, les patients voient l’idée d’un bon œil.
En effet, ils sont 54% à se dire en faveur de la généralisation du tiers payant « car cela permettra aux plus modestes de pouvoir consulter un médecin alors qu’ils y renoncent parfois car ils ne peuvent pas avancer le prix d’une consultation », selon une étude réalisée sur Internet le 19 juin, sur un échantillon de 902 personnes, par l’institut Ifop pour Dimanche Ouset France. Ils sont, en revanche, 34% à y être opposés, estimant que « cela va déresponsabiliser les patients, créer des abus et se traduire par une hausse des dépenses de santé ». Un argument également avancé par les organisations de médecins.
Employés et ouvriers en tête
« Bien que d’une manière générale, sous l’effet de la crise économique et financière, l’opinion publique se montre de plus en plus sensible à la maîtrise des dépenses de santé et à la réduction des déficits publics, le risque d’un accroissement non maîtrisé du nombre de consultations, consécutif à la généralisation du tiers payant, n’est pas majoritairement partagé », relève l’institut Ifop.
Parmi les catégories professionnelles, ce sont les ouvriers et employés qui ont le plus largement plébiscité la mesure avec 60% d’opinion favorable contre seulement 29% des travailleurs indépendants et 40% des professions libérales et cadres supérieurs.
D’une manière générale, les sympathisants de gauche sont plus favorables à la généralisation du tiers payant. Dans le détail, 80% des adhérents aux idées de Front de gauche et 61% des sympathisants du PS ont répondu oui contre seulement 38 pour ceux de l’UMP et 50% des sympathisants FN.